Prix public : 15,00 €
L’espace sans limites, sans frontières établies, évoquées par « les merveilleux nuages » chers au poème « L’Étranger » de Baudelaire, renouvelle le rapport de l’humain à l’imaginaire, au monde. Cet imaginaire devenu depuis la modernité Baudelaire « reine des facultés », créant un « monde nouveau », produisant « la sensation du neuf » ouvre à une pratique de la poésie qui ne se refuse pas à dire la vérité de son expérience et de ses sentiments. Nuages de Méas Pech Métral s’inscrit dans ce travail d’énonciation, d’évocation, d’invocation d’une culture, d’une langue, le français devenue sa terre d’adoption après avoir tant et tant erré pour fuir la folie criminelle d’un régime, celui d’un massacre de grande ampleur et de camps de travaux forcés pour enfants, pour trouver d’une main ferme et donnée un refuge ailleurs, là où l’humanité peut enfin s’envisager, se dévisager, et être partagée parce qu’elle peut avoir encore de plus libre et de plus touchant, de plus vivant en ce monde : la poésie. Cette poésie qui est aussi celle d’Hugo et d’Apollinaire, des ballades et des chansons, d’un monde débordant de révoltes qu’est encore une capitale entre toutes, Paris, qui n’a rien perdu de sa force de suggestion et d’émotion dans ses poèmes qui disent une fois de plus comme à travers ses témoignages, ses récits et son essai, que le monde et la vie ne cessent de cohabiter, d’exister, mais aussi par la seule force de l’écriture, de s’inventer.