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Dans la représentation dominante, le racisme est une croyance qui part du bas et va vers le haut, une impulsion, un sentiment irrationnel qui naît de l'ignorance des incultes, de la peur qu'ils ont des «autres». Bref, c'est un produit des classes subalternes, du « peuple », que les institutions et les intellectuels s'efforcent tant qu'ils peuvent de freiner, de mitiger, de surveiller. La thèse soutenue dans l'ouvrage est une critique des fondements de cette représentation inversée de la réalité. Elle contredit la conception du « nouveau racisme » différentialiste, montre à quel point l'opposition entre anciens et nouveaux racismes est renforcée et met en lumière le cœur, qui malheureusement bat encore fort, du racisme doctrinaire et ses rapports avec le néocolonialisme, l'exploitation de classe, le sexisme. Dans ce livre, le racisme est présenté comme une idéologie qui, au contraire, part du haut et va vers le bas, du « haut » des États, des gouvernements, des parlements, des pouvoirs forts de l'industrie et de la finance, qui dominent la vie de la société. C'est donc un racisme qui part du haut, des classes sociales cultivées - celles qui ont produit la doctrine raciste multiforme - et descend vers les couches sociales subalternes et moins instruites. Et il s'agit d'une arme rationnelle, elle est utilisée avec sapience par la classe capitaliste dominante pour diviser profondément la classe des salariés et maintenir ainsi l'ordre établi. C'est une arme qui est d'autant plus efficace si elle réussit à attirer une partie des couches populaires et à leur faire entonner le refrain de la xénophobie et du racisme, ce que les pouvoirs constitués s'évertuent à obtenir depuis plusieurs années sans lésiner sur les moyens.