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Un éclairage inédit de l'histoire sociale et politique de l'Irlande qui permet de cerner les caractéristiques de l'Irlande contemporaine. Pour mener à bien sa démonstration, l'auteur allie rigueur scientifique - la richesse des sources qu'il mobilise en témoigne - et sens du récit historique dont le souffle autorise la lecture par le plus grand nombre. Depuis la partition de 1922, les deux entités constitutives de l'île d'Irlande se sont distinguées des autres démocraties d'Europe occidentale par bien des aspects, notamment dans la sphère politique où les clivages reposent sur une dialectique autre que socio-économique. Ainsi en est-il de l'Irlande du Nord où chacune des deux principales forces antagoniques fonde sa raison d'être sur la défense d'un ordre défini en termes à la fois politique et ethnico-confessionnel. En clair, à chaque communauté ethnico-confessionnelle correspond une étiquette politique particulière: nationaliste pour des catholiques minoritaires, favorables au rattachement du territoire au reste de l'île; unioniste pour des protestants majoritaires, favorables au maintien du territoire à l'intérieur du Royaume-Uni. Pareille opposition fut à l'origine d'un conflit de près de trente ans qui ne prit graduellement fin qu'à partir des années 1990. Quant à la République d'Irlande, les deux organisations conservatrices constituant l'assise de son système bipartisan, le Fianna Fáil et le Fine Gael, sont nées sur fond d'antagonismes à caractère essentiellement constitutionnel, lors de la révolution de 1916-1923, entre partisans et adversaires du traité anglo-irlandais de 1921. Lequel entérina la division de l'île et la création d'un État semi-indépendant dans sa partie méridionale, où le facteur religieux a également joué depuis un rôle prépondérant, au travers d'une Église catholique à qui les quasi pleins pouvoirs furent octroyés pour exercer un magistère conforme aux us et coutumes d'une population à dominante rurale et agricole. Cet ouvrage se fixe donc pour principal objectif d'interroger l'histoire afin de déceler les origines des particularités idéologico-politiques de l'Irlande. Dans cette perspective est proposée une analyse des courants politiques et sociaux qui se sont réclamés du nationalisme irlandais. Analyse consistant à mettre en lumière leur vision d'une Irlande émancipée: autonomie ou indépendance?; monarchie ou république?; conservatisme ou progressisme?; réforme ou révolution?; exclusivisme ou irénisme? Est pris pour point de départ historique de cette étude, un long 18e siècle qui vit germer toutes les obédiences du nationalisme contemporain, lesquelles allaient éclore et s'épanouir tout au long de l'Union anglo-irlandaise de 1801-1922, pour devenir omniprésentes au lendemain de la révolution de 1916-1923. L'ouvrage permet de comprendre le nationalisme républicain - incarné aujourd'hui principalement par le Sinn Féin des deux côtés de la frontière - et le nationalisme constitutionnel. Mais, au-delà des mouvements strictement politiques visant l'autonomie, l'indépendance du pays ou le statu quo, sont également considérées les couches populaires irlandaises, paysannes et ouvrières, via l'examen de leurs organisations, dont certaines conférèrent une dimension politique à leurs desseins socio-économiques, contribuant par là-même à poser directement ou indirectement les fondations idéologico-politiques, sur lesquelles repose l'île depuis 1922.