Prix public : 15,00 €
Immeubles qui s'effondrent, frontières qui se durcissent, prisons qui se remplissent, droits sociaux qui se font la malle, le climat qui s'emballe, richesses des plus riches qui s'envolent et ce sentiment de vivre avec un bruit d'alarme incessant dans la tête... Nous avons choisi d'articuler ce 3e numéro autour du thème des Urgences. Urgences politiques, sociales et économiques, mais surtout l'urgence d'une révolution. Ce changement porte aussi les sujets queer et trans dans son sillage, car les organisations féministes servent d'éclaireuses pour les formations politiques défendant ces questions. Parce que les militant·e·s queer et trans font partie des organisations féministes ainsi que des organisations antiracistes. L'aller-retour des membres faisant partie de ces différents espaces militants permet de former des espaces de politisation qui se superposent?: au niveau des luttes antiracistes et anti-impérialistes, mais également du point de vue de celles qui intègrent l'angle du genre et de la sexualité. C'est dans cette nouvelle configuration que s'inscrivent les questionnements et pistes de réflexion développées dans ce 3e numéro. Face aux urgences, comment élaborer des réponses immédiates, tout en dégageant des espaces pour construire et penser l'après, au-delà de l'urgence?? Sans se contenter de construire des organisations dont le but final est leur propre préservation, comment s'organiser pour accompagner les luttes et surtout arriver à la victoire?? «?Making a life, not making a living?»?: ces mots d'Ella Baker résument l'objectif de la lutte. La «?Vie?» dont il est question s'entend au sens collectif. Elle renvoie au droit de chacun·e à disposer de son existence et de pouvoir en jouir. La «?survie?» que l'on évoque souvent n'est qu'une étape?: nous nous battons pour vivre. Pour vivre non seulement en tant qu'individu·e, mais aussi pour vivre en collectivité, vivre dans le partage du bien-être, des ressources et de la responsabilité. Nous autres, qui habitons les interstices et voyageons entre les mondes, nous ne sommes pas nombreux·ses mais nous sommes créatifs·ves. Nous luttons pour créer d'autres modes de vie et d'autres possibles.