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La France compte aujourd'hui 10?millions de travailleur·euses précaires, 6,5?millions d'inscrits·es à Pôle Emploi, dont à peine 43?% sont indemnisé·es par l'Unedic. De nombreux demandeur·euses d'emploi n'ont droit à aucune indemnité. Sous prétexte d'«?universaliser?» l'assurance chômage et de réduire son endettement, la loi Pénicaud du 5?septembre 2018 prévoit une fiscalisation et une semi-étatisation de celle-ci, associée à un système étroitement contributif. Elle remet en cause les droits fondamentaux constitutifs de la citoyenneté pour les personnes en situation de précarité. Elle ne répond à aucune des exigences de combler les lacunes du système et conduit à durcir considérablement les contrôles et les sanctions sur les demandeur·euses d'emploi. Les catégories les plus fragiles (femmes, jeunes, salarié·es en emploi discontinu...) sont les plus menacées de voir réduites leurs faibles allocations. Depuis vingt-cinq ans, des organisations syndicales, des associations, des collectifs de chômeur·euses et précaires, ont élaboré des propositions en vue d'un système alternatif de sécurité sociale chômage fondé sur la solidarité entre différentes catégories de travailleur·euses en emploi stable ou en emploi discontinu. Grâce à un partage des richesses produites, il serait possible aujourd'hui d'indemniser à un niveau décent toutes les formes de chômage et d'assurer une continuité des droits sociaux pour toutes et tous.