Prix public : 13,00 €
Au tournant du 21e siècle, l'Asie affichait des résultats de croissance parmi les plus rapides au monde et des avancées politiques qui donnaient corps à l'idée de «troisième vague de démocratisation». Les sociétés civiles, plus encore que les États, apparaissaient comme les chevilles ouvrières des transitions en cours et leurs résistances étaient auréolées de légitimité. Vingt ans plus tard, l'optimisme a cédé la place au désenchantement. Une majorité de pays du continent sont en «récession démocratique». Glisser son bulletin de vote dans l'urne n'a pas suffi à produire les changements escomptés en termes de droits sociaux et politiques. Au contraire. De Rangoun à Manille, de Bangkok à Delhi, ces processus ont plusieurs fois conduit à l'avènement de forces politiques régressives et autoritaires, porteuses de nationalismes populistes et liguées aux minorités économiquement dominantes. Là où il y a domination, il y a résistance. Si cette affirmation se vérifie souvent, les offensives réactionnaires sapent néanmoins les oppositions en réduisant leurs champs de manoeuvre et leurs ressources. Elles jettent en outre une lumière crue sur les tensions qui les traversent. Les manifestations anti-blasphèmes en Indonésie, l'appui des chemises jaunes aux coups d'État militaires en Thaïlande, les exactions des organisations intégristes hindoues en Inde ou bouddhistes en Birmanie démontrent la plasticité des acteurs sociaux qui peuvent autant défendre que s'opposer aux idées démocratiques et progressistes. Une vingtaine d'auteur·es asiatiques, au profil universitaire ou acteurs de terrain, analysent dans ce livre les dynamiques sociales à l'oeuvre dans leur pays, ainsi que les principaux enjeux rencontrés par les sociétés civiles dans des contextes marqués par la croissance des inégalités et la poussée des forces politiques conservatrices et réactionnaires.