Prix public : 8,00 €
La violence et la répression sont une constante dans l'histoire du mouvement ouvrier et, plus globalement, du mouvement social. Ce numéro des Utopiques a pour ambition d'aborder le sujet avec un spectre large, tant en termes de période historique que de secteurs d'activité ou de mobilisations. À La Poste, dans l'Éducation nationale, dans l'industrie, la presse, au ministère du travail... mais aussi dans des territoires comme à Rouen, les exemples ne manquent pas et seront présents dans ce numéro. «Leur violence, nos ripostes», c'est l'intitulé que les auteurs et les autrices ont choisi, car il ne s'agit pas de s'attacher à observer uniquement la répression d'État ou la répression patronale mais d'étudier comment les salarié·es et les citoyen·nes y font face. Rapport au juridique, modalités d'intervention militante, coordination des résistances, contre-feux médiatiques, organisation de la solidarité: les auteurs interrogent et discutent les initiatives prises par différents collectifs militants pour ne pas se laisser faire. Si les résistances syndicales occupent une large place de ce numéro, celui-ci ne se limite pas à ce seul aspect. Ainsi, diverses formes de répression seront traitées: au travers notamment de l'interview de la militante antiraciste, Assa Traoré (auteure de Lettre à Adama, Le Seuil, 2017), ou l'antifasciste Antonin Bernanos, ou encore celle qui frappe différentes formes de désobéissances civiles comme les lanceurs et lanceuses d'alerte. Le numéro abordera également la répression au travers des exemples des pays d'Amérique latine ou des interdictions professionnelles en RFA dans les années 1970, ce qui permettra d'avoir un regard transnational sur la question. Enfin, cette livraison reviendra sur l'histoire longue de la répression d'État, des «lois scélérates» de la fin du 19e siècle aux lois antiterroristes et celles de l'état d'urgence, à partir des réflexions de Raphaël Kempf, avocat, qui a récemment publié Ennemis d'État: les lois scélérates, des «anarchistes» aux «terroristes» (La Fabrique).