Prix public : 20,00 €
Le Maroc pourra-t-il éviter des contestations majeures, plus profondes et plus radicales, que celle amorcée en 2011 par le Mouvement du 20 février dans le sillage des processus révolutionnaires qu'a connu la région? Les résistances populaires dans le Rif, la multiplication des mouvements sociaux, les nouvelles formes d'organisation et d'action attestent de l'ébullition sociale qui couve au Maroc. La monarchie en place voit, au-delà des apparences, son mode de domination ébranlé et atteindre ses limites. Son modèle de développement basé sur un capitalisme patrimonial, distribuant prébendes et entretenant un clientélisme élargi, adossé à un régime policier, connaît une crise majeure renforcée par son insertion dans la mondialisation actuelle. Ce capitalisme de copinage, en grande partie prédateur, déstabilise les rapports de l'État marocain au corps social, sape les fondements de sa légitimité. Analyser et comprendre ces particularités marocaines dans ses différentes facettes, c'est ce que cet ouvrage propose dans un premier temps. Pour autant, malgré l'émergence de la question sociale comme question politique fondatrice ouvrant de nouvelles possibilités politiques, aucune alternative ne semble se dessiner tant les forces candidates à la transformation du système restent enfermées dans des schémas qui relèvent d'une autre réalité historique, celle du siècle passé. La société marocaine contemporaine offre une nouvelle complexité sociale que l'auteur se propose de déchiffrer et propose d'en tirer des éléments de réflexion nécessaires à un projet d'émancipation du 21e siècle en partant des défis actuels et de ce que nous apprennent les mouvements sociaux.