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L'oppression d'un peuple peut-elle cacher l'oppression d'un autre? Le conflit israélo-palestinien est coeur de cette interrogation. Pierre Stambul entend ici dénouer les fils inextricables de cette question. Il revient sur la genèse et les formes de l'antisémitisme et sur l'apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. Pour autant, la fondation de l'État d'Israël n'a pas éteint l'antisémitisme. La nouvelle terre d'accueil née avec l'État d'Israël s'est développée aux dépens d'un autre peuple, le peuple palestinien dont les souffrances et l'oppression ne peuvent être indifférentes à ceux et celles qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme, nous dit l'auteur. L'ambition émancipatrice des peuples juifs d'Europe et d'ailleurs ne peut s'incarner dans un État colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Il convient, ajoute l'auteur, de récuser l'équation Juif = sioniste et donc antisioniste = antisémite. Une confusion savamment entretenue par les défenseurs d'un ordre mondial fait de guerres et de domination, qui entend disqualifier tous ceux et toutes celles qui s'opposent à toutes les formes de domination et de racisme. «Au contraire, la lutte contre l'antisémitisme doit retrouver l'universalisme de l'époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par l'émancipation de toute l'humanité», conclut l'auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre. En annexe, un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l'Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.