Prix public : 20,50 €
Le p’ansori, rendu célèbre en France par le film de Im Kwon-taek, La Chanteuse de p’ansori (1993), est un genre artistique emblématique de la culture coréenne : une femme, accompagnée d’un joueur de tambour, chante et conte pendant plusieurs heures un récit populaire et savant, mis en forme au XVIII e siècle par des chanteurs itinérants et transmis oralement jusqu’à nos jours : aujourd’hui, il ne reste plus que cinq œuvres, œuvres inscrites au patrimoine de l’Unesco en 2002. A côté de ces cinq p’ansoris traditionnels, de jeunes artistes ont entrepris de faire évoluer le genre. Née en 1970, Lee Ja-ram entre, dès l’âge de quatorze ans, dans le Guiness Book, pour sa version de huit heures du p’ansori connu en France sous le titre de Chant de la fidèle Chunhyang. Elle reprend ici la pièce de La Bonne Ame du Sichuan de Brecht, en transposant l’intrigue dans la Corée moderne, et en dénonçant le néo-libéralisme sans foi ni loi qui règne dans son pays. Lee Ja-ram, avec un seul éventail pour accessoire, joue tous les rôles, alternant récit et chant selon des rythmes précis ponctués par le tambour. Mais ici, dans son interprétation nouvelle, le tambour est renforcé par un percussionniste et une guitare électrique, et trois comédiens danseurs sont présents sur scène. Créé en 2007, ce Dit du Sichuan a connu un succès non démenti en Corée et à l’étranger, et deux nouvelles chanteuses l’ont déjà inscrit à leur répertoire. Issue d’une lignée de musiciens, Lee Ja-ram est déjà à sept ans une vedette avec ses chansons pour enfants et, très vite, s’affirme comme une des chanteuses de p’ansoris les plus prometteuses de sa génération. Sa voie semble toute tracée, mais elle résiste à se voir enfermée dans un genre traditionnel : elle décide alors d’inventer un nouveau p’ansori.