Prix public : 20,00 €
Présentation de l’auteur Cet ouvrage n’est pas à proprement parler un ouvrage universitaire, même s’il est consacré à une expérience et à une réflexion issues de la recherche. C’est un essai inspiré par une série de voyages et de rencontres qui se sont déroulés, la plupart du temps, à l’occasion de colloques, dans le cadre d’une activité scientifique menée sur les représentations de l’Orient. Contrairement à ses publications antérieures sur ce sujet, régies par les usages académiques, l’auteur s’exprime ici à la première personne et accorde une place aux circonstances, aux descriptions, qui peuvent donner au livre la forme d’un récit de voyage. La plupart des chapitres sont construits autour d’une de ces expériences et, sans renoncer à leur caractère pittoresque ou anecdotique, tentent d’en dégager une signification plus générale. L’étude de l’histoire de l’art aux XIXe et XXe siècles est à la source de ces étapes et le livre, qui sera illustré, évoque un certain nombre d’artistes dont l’œuvre est aussi éclairée par les références littéraires. L’idée est ici de considérer un corpus au prisme des regards actuels dans les « géographies » qui l’ont inspiré et l’on souhaite ainsi esquisser, dans une sorte de « décadrement » des peintures et dessins, une ouverture disciplinaire. Au cœur du sujet, l’orientalisme revisité par Edward Saïd est interrogé sous l’angle de plusieurs problématiques : la confrontation, comme à Izmir, de la ville d’aujourd’hui avec les décors représentés au XIXe siècle, le dialogue parfois difficile avec un public ou des chercheurs de « culture orientale », comme à Barcelone ou à Tunis, la relecture de certains fantasmes comme ceux des « Turqueries » à Ankara - sans déguiser la permanence des exotismes à l’ancienne, comme à Istanbul celui de Pierre Loti. L’objectif est aussi de s’interroger sur l’origine et le développement d’un « désir », né avec l’enfance et enrichi au contact de divers foyers dont celui de Strasbourg (« Les ailleurs de l’Est »). Cette réflexion peut prendre place au sein de semblables enquêtes sur les pratiques universitaires, sur la manière dont s’élabore et s’amplifie une orientation de la recherche. Ce témoignage peut, par exemple, apporter une contribution à « l’histoire émotionnelle du savoir » étudiée par Françoise Waquet (2019).