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«Il était une fois » des récits où de pauvres garçons sans le sou tuent des dragons et deviennent les gendres d’un roi, où des filles maltraitées par leur belle-mère réussissent à épouser le prince charmant grâce à leur beauté et à leur gentillesse, et où les méchants finissent toujours punis.
Il était une fois des histoires venues d’un lointain passé que des écrivains ont couchées sur le papier et dont les parents se sont emparés pour endormir leurs enfants le soir. « Maman, lis-moi l’histoire du Petit Chaperon rouge. » Mais, horreur, n’est-il pas dévoré par un loup pédophile, le Petit Chaperon rouge ? Alors, faut-il lire ce récit aux enfants ? Faut-il se méfier de ces contes, ceux de Perrault, de Grimm, d’Afanassiev et de tant d’autres, où les héros sont tous blancs et machos, où les enfants sont abandonnés par leurs parents dans les forêts, les animaux exploités (prenez le Chat botté...), les géants et les nains marginalisés ?
En prime, ces récits sont souvent violents et inquiétants, et s’ils se terminent bien, c’est au prix, pour le héros, d’épreuves épouvantables. Dilemme des parents soucieux de l’équilibre mental de leur enfant : faut-il se contenter d’un ou de deux albums de Walt Disney, version light et affadie des contes d’autrefois, et jeter le reste de la bibliothèque ?
Ce serait bien dommage. D’abord parce que les enfants adorent les contes – surtout s’ils leur font un peu peur. On soigne grâce à eux des adolescents dépressifs. Ensuite, parce que les versions originales, et non celles, édulcorées, que nous avons pris l’habitude de lire à nos enfants, sont des chefs d’oeuvre de la littérature, mais aussi de formidables leçons de vie. D’où ce numéro du Point Références consacré aux secrets des contes merveilleux.
Car derrière le miroir des fées, il y a toujours une autre histoire, qui, pour chaque conte, est révélée ici.