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"On ignorait tout de l'islam au Moyen Âge, malgré les guerres avec les Barbaresques et les Turcs. Le mot de ""musulman"" était même inconnu et celui de ""Mahomet"" jamais cité. À la Renaissance il en fut de même. Au XVe siècle, quelques auteurs de traités sur les dogmes et les hérésies ont parlé des mahométans, mais sans se soucier de leur religion, ni des lois sociales coraniques. Sous les règnes de François Ier et de Louis XIV, au temps des alliances franco-turques, la propagande royale et la mode ont inspiré une turcophilie de bon ton. Ce fut le temps des contes qui situaient leurs intrigues romanesques dans les palais de sultans ou d'émirs de fantaisie, bons enfants et généreux. De l'islam on ne disait toujours rien. L'école publique, laïque et républicaine s'est davantage préoccupée de faire connaître les musulmans, mais pour parler de la vie économique ou culturelle de leurs pays. Leur religion était évoquée en une courte leçon, les us et coutumes, les interdits, et les contraintes passées sous silence. Les Français n'ont commencé à prendre conscience de la réalité de l'islam qu'à la suite de l'afflux des travailleurs immigrés. Leur présence s'étant développée, connaît-on mieux pour autant leurs croyances ? L'auteur Jacques Heers a été professeur aux facultés de lettres et aux universités d'Aix-en-Provence, d'Alger, de Caen, de Rouen, de Paris X-Nanterre et de la Sorbonne (Paris IV), directeur du Département d'études médiévales de Paris-Sorbonne. Il a publié L'Histoire assassinée aux Éditions de paris."