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Les Cappadociens, qui doivent leur nom à cette région originale du centre de la Turquie, caractérisée par ses « cheminées de fées », sont, comme on le sait, deux frères : Basile de Césarée et Grégoire de Nysse et leur ami commun : Grégoire de Nazianze. Nous les avons présentés dans le numéro 65 de notre revue.\nCette fois, nous retiendrons seulement Grégoire de Nazianze, dont il avait également été question, il y a déjà longtemps, dans le numéro 35 de Connaissance des Pères de l'Église. Grégoire est le seul, avec l'évangéliste Jean et Syméon le Théologien, à s'être vu attribuer le titre de « théologien », ce qui manifeste l'apport théologique de son oeuvre. Comme Marie-Ange Calvet avait étudié son oeuvre littéraire, nous nous attacherons, cette fois, au volet plus spécifiquement théologique. Dans un premier temps, Philippe Molac fait revivre Grégoire de Nazianze dans son contexte et explique, en un article de fond, quelles sont les grandes orientations de son oeuvre. Il complète son article par une bibliographie substantielle. Puis Alexandre Siniakov envisage un aspect assez peu travaillé, mais important dans l'oeuvre de Grégoire de Nazianze : sa christologie, qui constitue une double réponse : aux ariens et aux apollinaristes. Grégoire y souligne l'unité du Christ dans la dualité de ses natures, même s'il ne formule pas encore l'union hypostatique en des termes qui seront ceux du concile de Chalcédoine. Il envisage le motif de l'Incarnation qui est la divinisation de l'être humain. Son influence sera importante, comme en témoignent la large transmission et la traduction rapide de son oeuvre que présente Colette Pasquet. Nous avons la chance et l'honneur que Mgr Hilarion Alfeyev, auteur du Chantre de la Lumière. Introduction à la spiritualité de Grégoire de Nazianze (Paris, Éd. du Cerf, 2006), nous ait donné un article sur un point central de l'oeuvre de Grégoire de Nazianze : sa théologie trinitaire. On sait que si Basile de Césarée ne pouvait affirmer explicitement la divinité de l'Esprit Saint, en raison des eunoméens, Grégoire de Nazianze, qui, à l'époque, était plus libre sur un plan pastoral, pouvait en parler clairement. Il l'a fait, tout étant attentif au mystère de Dieu, ce qui l'a amené à distinguer les deux aspects du mystère trinitaire : la théologie (le mystère, en tant que tel et l'économie, la manifestation de la Trinité, son rôle dans la divinisation de l'être humain. Ainsi a-t-il prolongé et complété l'apport de son ami Basile qui sera reconnu au concile de Constantinople de 381.