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Le 8 décembre 2015 s'ouvrira l'année de la miséricorde, importante pour notre monde. Les Pères de l'Église nous en ont ouvert le chemin, en étant de véritables témoins de la miséricorde : non seulement en tant que premiers théologiens, ils ont montré l'originalité du christianisme, où Dieu manifeste sa miséricorde en prenant un visage humain, ils ont, alors, précisé le motif de l'Incarnation, qui n'est autre que la surabondance de la miséricorde de Dieu qui vient sauver l'être humain. Mais les Pères ont également mis en oeuvre la miséricorde dans leur vie : tant Jean Chrysostome qu'Ambroise de Milan dans le service des pauvres que Basile de Césarée dans la Basiliade (cf. CPE n° 127, pp. 5-18)... Le thème et la réalité de la miséricorde sont si riches qu'ils demanderaient plusieurs numéros de Connaissance des Pères de l'Église. Dans ce numéro, nous avons choisi de n'en retenir que quelques points essentiels : les Pères ont longuement commenté les paraboles de la miséricorde : celles de la brebis perdue, de la drachme, de l'enfant prodigue. Nous retiendrons ici le commentaire original qu'Origène propose pour la parabole du bon Samaritain. Paul Mattei envisage une question difficile : celle des lapsi, de ceux qui ont renié leur foi pendant les persécutions et qui demandent d'être réintégrés dans l'Église, qui suppose la mise en oeuvre de la miséricorde à leur égard. Puis Laurence Brottier étudie le vocabulaire grec de la miséricorde et montre comment Jean Chrysostome envisage la miséricorde de Dieu pour l'humanité dès la création et tout au long de l'histoire du salut et comment il refuse de réduire la miséricorde à l'aumône. En effet, Jean Chrysostome s'attache, comme Cyprien, à montrer que la miséricorde vient de Dieu et que celui qui la pratique « devient semblable à Dieu 1 ». Finalement, Jaime García explique qu'Augustin, qui a fait l'expérience de la miséricorde de Dieu au cours de sa conversion, montre que l'Incarnation manifeste la miséricorde de Dieu pour l'humanité. Puis il reprend l'interprétation qu'Augustin donne de la parabole du bon Samaritain avant d'envisager les oeuvres de miséricorde. En fait, les Pères ont rapidement compris que c'est la dynamique de l'alliance avec Dieu qui se dessine à travers la miséricorde. Ils en ont vécu et ont invité leurs contemporains à en vivre.