Prix public : 56,10 €
Pendant près de quarante ans, le Cavaillonnais Joseph d’Ortigue fit carrière à Paris comme « musicien-littérateur ». Il mit à profit sa riche bibliothèque pour étoffer ses écrits dont le sérieux et la fiabilité offrent peu d’exemples dans la presse française contemporaine. S’il s’intéresse évidemment à l’art lyrique, il place au premier rang l’œuvre instrumentale de Beethoven qu’il oppose au chant rossinien, alors qu’il encense Weber et invite à découvrir Schubert. Homme de conviction, il affronte avec passion François-Joseph Fétis dans une querelle sur le « mouvement » et la « résistance » en musique, proclamant une foi dans le progrès qui fera de lui un des plus solides soutiens de Berlioz. Disciple de Lamennais, d’Ortigue propose une conception personnelle de la musique religieuse en travaillant ardemment à la restauration du plain-chant. Après une biographie très documentée, Sylvia L’Écuyer présente ici 82 textes signés par d’Ortigue entre 1827 et 1846 dans des journaux aujourd’hui difficilement accessibles. Cette anthologie, minutieusement annotée, rassemble des comptes rendus de concerts ou de représentations lyriques, ainsi que des articles de fond sur des problèmes esthétiques essentiels. Témoins du foisonnement artistique qui anime Paris sous la Restauration et du goût musical de cette époque, les écrits de Joseph d’Ortigue ouvrent la voie à l’analyse et à l’histoire de la musique.