EAN13
9782854466799
Éditeur
Éditions Caractères
Date de publication
1 juin 2024
Collection
Chant des peuples
Nombre de pages
310
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
250 g
Langue
fre

Odysseas Elytis - Anthologie, Choix Et Traduction De Constantin Kaïtéris

Odysseas Elytis

Éditions Caractères

Prix public : 25,00 €

C’est sous le signe du soleil qu’est placée cette<br>superbe anthologie des oeuvres poétiques<br>d’Odysseus Elytis (1911-1996), le grand poète<br>grec qui a été couronné par le prix Nobel de<br>littérature en 1979. Son compatriote Constantin<br>Kaïteris a placé en tête du volume de 301 pages<br>une citation de l’exergue du recueil Soleil premier,<br>publié en 1943, après l’invasion d’Athènes par<br>les Allemands et la grave épidémie de typhus<br>qui avait atteint le poète :<br>« Ainsi souvent quand je parle du soleil, une<br>grande rose rouge s’emmêle à ma langue.<br>Mais il m’est impossible de me taire » (p. 9).<br>J’ai été pour ma part très sensible au poème IV<br>de ce superbe recueil quand, après avoir congédié<br>du poème I « la nuit terrible anonymat de<br>mort » qu’il ne veut plus connaître, il se montre<br>« buvant du soleil de Corinthe » et jetant un<br>« large regard où le monde redevient / Beau<br>dès l’origine à la mesure du coeur » (p. 77).<br>Dès ses années de lycéen, à Athènes, il avait<br>découvert la poésie de Kavafis, en 1927, mais<br>aussi, dans le texte français, deux ans plus tard,<br>celle de Paul Éluard et de Pierre-Jean Jouve.<br>Dès 1934, il avait traduit des poèmes d’Éluard<br>pour la revue Ta Néa Grammata, dont l’un des<br>deux directeurs était Georges Séféris, lui aussi<br>futur prix Nobel en 1963 . Et je ne peux qu’être<br>sensible au fait qu’il ait choisi comme épigraphe<br>pour son premier grand recueil, Orientations,<br>en 1939 – l’année de ma naissance – la fin d’une<br>des Illuminations de Rimbaud : « départ dans<br>l’affection et le bruit neufs ».<br><br>Lui aussi, comme celui qui s’est dit dans une<br>autre des Illuminations « fils du Soleil », il a<br>voulu parler de ce qu’il a appelé « une métaphysique<br>solaire ». Persuadé que « le langage<br>des Grecs, en tant qu’instrument magique,<br>entretient avec le soleil – réalité ou symbole –<br>des relations intimes », il dit avoir conçu tous<br>ses poèmes, même les plus courts, « comme<br>des petits systèmes solaires » (cité p. 26). Et je<br>n’en veux pour preuve que ce recueil majeur,<br>Axion Esti, commencé en 1948 et publié en<br>1959, après de nombreux voyages et un long<br>séjour en France. Le titre de ce recueil signifie<br>« Loué soit », et le premier étage est celui de<br>« la lumière », de<br>« l’heure toute première<br>où les lèvres encore dans la glaise éprouvent<br>les choses du monde » (p. 96).<br>« CE MONDE » est « l’infime l’immense » (p. 99).<br>et lui-même s’est donné pour mission de<br>louer la lumière (p. 124).<br><br>Pierre BRUNEL<br><br>
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