Prix public : 15,00 €
Dans son ouvrage Le grain de la voix Roland Barthes affirme que l'oralité continue de «s'insinuer, comme l'un des fils dont il est fait, dans le réseau d'une économie scripturaire». Le propos du volume est de saisir quelques exemples d'une oralité lettrée, une oralité qui se dissimule, se recompose et se transforme dans la littérature écrite. Les exemples ne manquent pas de ces reprises (délibérées), de ces résurgences (peut-être inconscientes), de ces échos (lointains), d'œuvres issues de l'oralité, en tout premier les contes populaires, objets placés par les écrivains entre nostalgie et dérision. Plus émouvantes et combatives, les littératures dites "émergentes" tentent de faire passer l'oralité dans un écrit qui lui garderait sa vivacité et n'en ferait pas une “lettre morte“. La remise en jeu de l'oralité constitue sans doute une réserve d'altérité culturelle proche. Au sommaire : N. Belmont et J.-M. Privat, «Éditorial» ; J.-M. Privat, «Si l'oralité m'était conté» ; J. Goody, «The folktale and cultural history» ; N. Belmont, «“La Fille aux trois galants". Nouvelle littéraire et structure en miroir» ; E. Lemirre, «Nodier et la tradition orale de Pouçot (T 700)» ; M. Scarpa, «Du roman au conte. L'exemple de Zola» ; L. Andries, «La Bibliothèque bleue entre textualité et oralité» ; G. Keryell, «Kalevala et Barzaz-Breiz, performance écrite et folklore international» ; J. Derive, «Imitation et trangression. De quelques relations entre littérature orale et littérature écrite en Occident et en Afrique» ; S. Pellerin, «Au pays des Grands Lacs : Gérald Vizenor entre tradition orale et littérature engagée» ; J.-L. Picard, «Paroles de la nuit ma'ohi».