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Au haut Moyen Âge, une femme mariée avait environ deux chances sur trois de survivre à son mari, ce qui posait la question de son devenir, de son rôle, de sa marge de manoeuvre, des biens échangés au moment du mariage et laissés par le défunt. Croisant les approches tant juridiques et religieuses qu'économiques, sociales et anthropologiques, la présente étude envisage ces différents aspects de la fin du VIe à la fin du XIe siècle, dans un espace compris entre la Flandre et le Poitou. Elle vise à montrer la spécificité des veuves par rapport aux autres femmes mais aussi par rapport aux veufs, et à cerner les principales mutations, liées notamment aux transformations de l'époque carolingienne et à celles qui apparaissent au Xe siècle. Après avoir montré en quoi la mort du mari constituait une rupture, notamment en termes de protection et de devenir, elle s'intéresse aux options possibles pour les veuves, en insistant sur leur place dans les stratégies familiales, puis s'attache à cerner leur rôle, notamment dans la mémoire et les transferts patrimoniaux, ainsi que les pouvoirs qu'elles étaient susceptibles d'exercer.