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Le projet keynésien était de construire une théorie générale marginalisant le cas classique comme un cas particulier. Il situait clairement le champ de la bataille contre le chômage hors du marché du travail que les néo-libéraux entendent « assouplir ». La courbe de Phillips semblait compléter la théorie keynésienne d'une équation de prix indiquant qu'une politique de soutien à la demande combinée à une politique des revenus était de nature à assurer le plein-emploi tout en contenant les pressions inflationnistes pouvant accompagner la baisse du chômage.Cet ouvrage souligne l'actualité du projet keynésien, à l'heure où la macroéconomie dominante a restauré le point de vue classique sur le chômage et la monnaie. Révisant la relation inflation-chômage, les courbes de Phillips du deuxième et du troisième âge des monétaristes et des nouveaux keynésiens s'épuisent à recommander « réformes structurelles » et politiques macroéconomiques restrictives, inaptes à combattre le chômage de masse. La postface de Marc Lavoie explore la pertinence d'une courbe de Phillips du quatrième âge d'inspiration postkeynésienne, inédite en France, indiquant que la demande crée l'offre et que sa stimulation est susceptible de n'être aucunement inflationniste dans le contexte de sous-emploi des hommes et des machines.