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Durant les 3e et 4e législatures de la IIIe République (1881-89), les parlementaires du Nord ont formé un groupe cohérent mais singulier. Bien plus riches que leurs collègues extra-départementaux, ils ont continué d'appartenir aux clans économiques qui ont accaparé le pouvoir local depuis la fin du XVIIIe siècle, associant endogamie et subtiles stratégies matrimoniales. Ainsi surgissent de l'ombre l'agglomération lilloise et le sucre, le littoral dunkerquois et la noblesse d'extraction récente, Roubaix-Tourcoing et le textile, le Cambrésis-Valenciennois où la fortune foncière se lie au notariat et à l'industrie minière. Beaucoup d'élus sont demeurés muets et peu actifs. Les plus dynamiques, souvent juristes, se sont recrutés surtout dans les rangs de la Droite et du Centre-gauche et ont privilégié la tribune au travail en commission. Les conservateurs ont été pugnaces dans le débat militaire et scolaire. Républicains et conservateurs du Nord se sont opposés dans le débat constitutionnel et clérical. Mais tous ont mêlé leurs voix sur les questions économiques, défendant ensemble les théories protectionnistes, le travail national et les économies budgétaires. L'ouvrage, synthèse d'une thèse de doctorat soutenue en 2004, contient de nombreux documents généalogiques, tableaux de synthèse et matériaux d'histoire parlementaire pour une meilleure connaissance de cette décennie fertile en crises qui scandent la période comme autant de respirations nécessaires, impétueuses et incontrôlables - la crise boulangiste n'en constituant pas la moindre.