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Dans la société byzantine, éminemment chrétienne, les évêques jouent un rôle qui dépasse de loin celui qu'on leur assigne aujourd'hui, avant tout celui de pasteur du troupeau. Personnages publics, ils se sont imposés comme une nouvelle catégorie sociale au service de l'État. Pour écrire l'histoire du corps épiscopal à l'époque mésobyzantine (VIIIe-XIe siècle), l'auteur a dépouillé une très large palette de sources de tous ordres, depuis les récits hagiographiques et les chroniques jusqu'aux sceaux, en passant par les Notitiæ Episcopatuum. Cette brillante étude réussit à se placer du point de vue des évêques, et notamment des évêques de la base, les plus difficiles à cerner car les sources constantinopolitaines les négligent ; mais l'existence de sources hagiographiques, présentant la vie dans des cités parfois secondaires, y aide grandement. Il s'agit donc ici d'une histoire byzantine vue avant tout de province, ce qui n'est pas fréquent. À l'étude d'un corps social, les évêques, dont nous pouvons suivre la carrière, depuis l'enseignement reçu, sans doute plus largement répandu en province que nous ne l'avions longtemps cru, jusqu'à la mort, s'ajoute la description minutieuse de l'action de l'évêque dans son évêché, au milieu de son territoire, de son clergé et de ses fidèles. Relais des volontés impériale et patriarcale dans les provinces de l'Empire, l'évêque tente, dans un contexte de compétition avec les autorités locales, d'imposer son propre pouvoir, dans ses aspects spatiaux, sociaux, religieux et symboliques.