Prix public : 22,00 €
Aux XVe et XVIe siècles, la nudité se diffuse largement au sein des arts figuratifs, essentiellement dans les représentations profanes mais aussi, et parfois de manière surprenante et incongrue, dans les images religieuses, suscitant de la sorte un faisceau d'interrogations et ouvrant un vaste champ d'étude qui a encore été insuffisamment approfondi et thématisé. Cet ouvrage rassemble les actes d'un colloque organisé par le Centre d'Histoire de l'Art de la Renaissance (HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) à l'Institut National d'Histoire de l'Art en 2008, colloque consacré aux relations souvent ambiguës qui se tissent entre le nu et le sacré dans l'art de la Renaissance. Si la nudité sert fréquemment de support didactique et dévotionnel au message religieux et à la piété, son potentiel érotique, qui s'affirme très nettement à la Renaissance, risque aussi de les déborder et de les contredire, l'accord entre nu et sacré se trouvant alors menacé, troublé, voire rompu. Les différents articles de cet ouvrage prennent ainsi en considération non seulement la manière dont les artistes ont exploité les potentialités sémantiques et expressives de la nudité à des fins dévotionnelles et théologiques, mais également les décalages et les tensions entre art et religion. Partagée entre le propos religieux et l'attrait sensuel de la chair, la nudité est un lieu d'ambiguïté et de trouble qui interroge jusqu'aux fondements de la religion chrétienne et de son rapport au corps, aussi fut-elle en butte aux critiques et à la censure, surtout après le concile de Trente. Au service de la piété du spectateur mais susceptible d'éveiller son désir, la nudité sacrée est au coeur d'une réflexion sur la réception de l'art de la Renaissance. Cet ouvrage, préparé sous la direction d'Elisa de Halleux et de Marianna Lora, est le troisième volume de la collection Histo.art présentant les travaux de l'École doctorale Histoire de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.