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<p>Les sociétés sont devenues majoritairement urbaines. Cette situation donne aux villes une responsabilité, celle de contribuer au bien-être de ceux qui y résident, et, notamment, à leur bien-être économique. Les villes ont ainsi été amenées à intervenir pour assurer leur développement économique. Cet interventionnisme économique local a été consolidé par l'État qui a opéré depuis plusieurs décennies le transfert des politiques économiques vers les niveaux infranationaux de gouvernement.</p><p>Deux questions simples mais cruciales se posent alors aux villes : quoi faire ? comment faire ? C'est à ces deux questions que ce Livre est consacré et auxquelles il se propose de répondre, à contre-courant des doctrines qui dominent la pensée du développement économique et de l'action publique Locale depuis deux décennies. Ces doctrines présentent les deux caractéristiques suivantes : d'une part, elles relativisent le développement industriel comme finalité de L'interventionnisme économique des villes, d'autre part, elles disqualifient l'aménagement de l'espace comme levier et moyen de cet interventionnisme. Les fonctions tertiaires supérieures, la classe créative ou la base résidentielle vaudraient mieux que l'industrie et la production. Stimuler des démarches collaboratives, promouvoir des écosystèmes d'innovation ou une nouvelle communauté politique (le "soft") seraient bien plus important que d'agir sur le foncier, l'immobilier et l'aménagement physique de l'espace (Le "hard").</p><p>Et pourtant, des expériences pratiques d'intervention économique existent, qui contreviennent aux doctrines dominantes. Ce sont quatre de ces expériences qui sont analysées dans cet ouvrage. Elles se situent aussi bien dans des métropoles (Toulouse, Grand Paris) que dans des villes moyennes (Reims, Fiers). Sont ainsi successivement développées L'histoire de l'opération Cancéropôle/Oncopole à Toulouse, celle du Campus Industriel de Recherche et d'innovation Appliquées aux Matériaux (CIRIAM récemment rebaptisé Normand'Innov) à Fiers dans le bocage normand, celle de la politique de la ville dans le quartier Croix Rouge à Reims et celle de l'opération Ivry-Confluences, à Ivry-sur-Seine dans Le Grand Paris. À chaque fois, des villes s'engagent pour développer des activités productives et industrielles nouvelles ou renouvelées. À chaque fois, il s'agit pour elles de s'opposer à certains mouvements spontanés de l'économie qui, si on laissait faire, conduiraient à l'éviction de L'industrie et de la production et/ou au développement d'autres fonctions urbaines (par exemple, du Logement).</p><p>Les villes organisent pour ce faire une action collective publique-privée innovante et multi-niveaux, en articulant des ressources situées au sein mais aussi à l'extérieur du territoire. L'action sur l'espace y est centrale et comprend trois grandes fonctions : une fonction générative (stimuler une nouvelle dynamique productive), une fonction ordonnatrice (faire une place dans L'espace physique de la ville) et une fonction d'articulation (ménager la cohabitation entre activités).</p>