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Le quartier ottoman d’Alexandrie se développe à partir du xvie siècle et attire une population hétéroclite et multiculturelle qui commande la construction d’édifices qui seront ensuite profondément transformés au xixe siècle, sous le règne de Muhammad Ali et sa politique d’ouverture vers l’Occident.
Aujourd’hui, la pression démographique et immobilière affectent violemment ce patrimoine aussi riche que méconnu. Très sensibles à cette situation, les auteurs se livrent, à l’issue d’un long travail de terrain, à un inventaire des bâtiments de l’architecture civile et domestique de la période ottomane. Ils se penchent aussi bien sur l’étude du parcellaire, du tissu urbain, que sur celle des plans de maisons, tout en accordant une place importante aux éléments décoratifs. Ils dégagent des grands types (maisons à cour, sans cour, à sofa…) qui, chacun, en disent long sur une certaine façon de vivre et d’être en société.
L’étude révèle un patrimoine inédit par rapport aux autres villes ottomanes — avec des formes empruntées aux traditions architecturales de la Turquie et du Moyen-Orient, certes, mais aussi du Maghreb et d’Europe.
Outre de nombreuses photographies, les auteurs, architectes de formation, ont procédé à un minutieux travail de reconstitution à travers des plans et des dessins, permettant de visualiser l’état d’origine des édifices. Leur travail s’alimente aussi des recherches de spécialistes en sciences humaines. Une contribution de Jean‑Charles Depaule situe les enjeux anthropologiques de cet épisode architectural — en voie de disparition — dans l’Égypte contemporaine.
Ce livre constitue une ressource aussi bien pour ceux qui s’intéressent à l’Égypte qu’au patrimoine, à l’architecture et à l’histoire. En outre, il servira de guide au visiteur dans ce quartier qui échappe aux circuits touristiques habituels en lui permettant de l’observer et de le comprendre en profondeur.