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Il y a des clichés, souvent véhiculés par la presse, autant française qu'africaine, qui ont la vie longue. Non, la Sierra Leone n'est pas un pays lusophone, mais, officiellement, anglophone. Non, la Sierra Leone n'est pas peuplée de descendants d'esclaves de la Jamaïque. Ces derniers, les Maroons, représentent moins de 0,5 % de la population sierra-léonaise. Non, la Sierra Leone n'est pas une péninsule aux plages paradisiaques. La péninsule sierra-léonaise, où se trouve l'actuelle capitale. Freetown, et où sont concentrés 90 % des réceptifs touristiques sierra-léonais, correspond à moins de 1 % du territoire national. Non, la Sierra Leone n'a pas le charme caraïbe britannique. Même si cela est vrai dans la péninsule de Freetown, cela est faux dans environ 99 % du pays… En envahissant la capitale jusqu'à la protéger de la guerre, en mai 1997 les rebelles sierra-léonais ont réuni les deux Sierra Leone, celle, créole, péninsulaire et minuscule, créée par les philanthropes anglais du XVIIIe siècle, et celle, au-delà de la montagne du lion, majoritaire, ancrée dans l'Afrique des griots, des masques, des sociétés initiatiques et des routes transcontinentales. Avec le retour à la démocratie, la paix pourra-t-elle enfin consolider cette union scellée dans la douleur ? Cet ouvrage, réaliste et minutieux, rapport à la fois historique, politique, ethnographique, géographique et économique, offre une vision enfin rigoureuse de la Sierra Leone.