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L’outil ne s’est pas contenté de rester un objet que l’on tient dans la main, afin d’accomplir une action mécanique sur la matière. Il s’est chargé de symboles. Il s’est sacralisé depuis que les dieux de l’Olympe, dans les temps anciens, l’ont utilisé pour forger le monde, tandis que les Bibles historiées du Moyen Age représentaient le Grand Architecte de l’Univers traçant un cercle avec un grand compas sur la face de l’abîme… Pourquoi alors l’équerre et le compas sont-ils devenus l’emblème des Compagnons du Tour de France, mais aussi des Francs-maçons ? Pourquoi ces initiés ont-ils rattaché l’équerre à la matière et le compas à l’esprit ? D’autres outils traditionnels, tels le marteau et l’enclume du forgeron, la faucille ou la faux du moissonneur, ont pris valeur d’emblèmes. Certains outils se sont couverts de légendes. C’est ainsi qu’aux siècles passés, au pays d’Armorique, la faux dans les mains de l’Ankou était annonciatrice de la mort et de la fin ultime de toutes choses. Les sociétés initiatiques seraient-elles les seules à avoir revêtu ces vieux outils d’un manteau de symboles ? Le bon sens populaire aurait il découvert en eux une analogie avec de grandes idées, des principes universels, une règle à observer ? Quant aux maîtres verriers des cathédrales, ils faisaient figurer les outils des corporations d’alors sur les verrières des saints patrons des métiers. Ici encore, il y avait sacralisation de l’outil. Au début du XXe siècle, la faucille et le marteau devenaient les emblèmes d’un idéal communautaire ; tandis que le compas devenait l’emblème de l’excellence dans le métier, comme on peut le voir sur la médaille des Meilleurs Ouvriers de France.