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La Cause de Dieu ? Voilà qui suscite immédiatement la question : quel Dieu ? Car les confusions et les malentendus s’entassent sur ce « phonème-à-tout-faire ». Le Dieu de monsieur Falloux, qui s’honorait d’être un « catholique mondain », n’a aucune parenté avec le Dieu de Victor Hugo et de Robespierre. Et il y a même, certainement, un athéisme salubre. Si je me réfère à Robespierre, c’est parce que dans son journal Le Défenseur, il s’écriait en juin 1792 : « Ô Dieu puissant, cette cause est la tienne ! » C’est en ce sens que je dis, moi aussi, La Cause de Dieu, un Dieu dont l’autre nom est Justice. Justice et Amour ? Amour, quel mot difficile, ambigu, captieux ! Et que l’on ose à peine prononcer quand des milliers d’enfants innocents meurent, chaque jour, de faim. « Qu’est-ce que fait votre Dieu pendant ce temps-là ? », demandait Hugo le croyant. Et pourtant ! Ce que l’on devine au plus secret de chaque cœur humain, et qui est le contact avec la plus profonde identité de notre être, autrement dit avec Dieu, c’est bien un amour… Surgit là l’énorme et insoluble problème du mal. Alors oui, tant pis ! La Cause de Dieu, en ce double sens d’une passion de la justice et d’une espérance désespérée mais invincible dans la réalité vivante, et cachée, d’un Dieu-Amour.Henri GuilleminEn ces temps troublés de religions dévoyées, il est précieux de relire cet essai, nécessaire et lucide.