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Coup de tonnerre dans le ciel de la diplomatie européenne ! En novembre 1700, le jeune duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, hérite de la couronne d'Espagne sous le nom de Philippe V. Une ère nouvelle s'ouvre pour un royaume gouverné, jusque là, par les Habsbourg, si différent, si contraire, si évidemment ennemi de la France depuis près de deux siècles. À la fois précautionneux envers les puissances étrangères, mais aussi désirant ménager l'orgueil castillan, Louis XIV ne souhaite pas s'ingérer dans les affaires intérieures de Philippe : « Laissons les Espagnols se gouverner eux-mêmes ». C'est la guerre qui, révélant les faiblesses internes de l'Espagne, nécessitera une union étroite entre les deux royaumes, avec pour conséquence un accroissement du nombre des Français au service du nouveau roi. Peu nombreux, bien placés, actifs jusqu'en 1724, prenant appui sur les novatores, ils influencent l'ensemble des rouages de la monarchie. La vie de cour et artistique, la pratique du gouvernement, l'administration des finances, le système commercial, l'organisation militaire, la politique étrangère, rien ne leur échappe. Mais ce processus réformateur, accéléré dans le contexte guerrier d'alors, ne va pas sans susciter des oppositions internes et des atermoiements, même de la part de Versailles, autant d'obstacles à surmonter. L'ouvrage offre pour la première fois au lecteur une synthèse toute en nuances des innovations introduites par cet entourage français, qui a su conserver l'équilibre délicat entre le modèle offert par le puissant voisin et le caractère propre de la nation espagnole. On comprend mieux, désormais, les conditions dans lesquelles la Péninsule a pu s'ouvrir, avec succès, à la modernité du 18e siècle.