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Quand l'avenir matériel, intellectuel et même spirituel de millions d'hommes est en jeu pour des générations du fait de décisions politiques, on est en droit d'attendre des responsables réflexion et prudence dans leur engagement, clarté et loyauté dans les procédures de décision. Ne nous y trompons pas, c'est bien à quelques milliers de Danois que les Français devront sans doute de pouvoir choisir par eux-mêmes l'avenir de leur pays, et ce au grand dam de l'immense majorité de la classe politique qui aura tenté jusqu'au bout, ou consenti de bon coeur, de les en écarter. Depuis plusieurs décennies la construction Européenne accaparée par des spécialistes, a quitté le domaine de l'analyse rationnelle pour être présentée aux citoyens sous forme d'une quasi-religion. C'est pourquoi ce livre tente de soumettre à l'examen quelques-uns de ses dogmes les mieux établis : L'avenir appartient-il aux empires ? Les problèmes sociaux, culturels, éducatifs que 55 millions de Français ont du mal à résoudre le seraient-ils de manière plus satisfaisante par un état fédéral de 350 millions d'hommes parlant 9 langues différentes ? La monnaie unique est-elle vraiment nécessaire et utile ? La destruction des souverainetés assurera-t-elle la paix ? Peut-on être libéral à Paris et dirigiste à Bruxelles ? Le " succès " de la politique agricole est-il garant de l'efficacité européenne dans la lutte contre le chômage ? La tour de Babel est-elle vraiment le dernier camp de vacances dont rêvent les Français ? Ces questions sont impertinentes s'agissant de discuter un traité signé par 12 chefs d'état et de gouvernement et donc, comme le faisait remarquer un ancien Premier ministre, revêtu de ce fait d'une autorité et d'une intelligence indiscutable. Mais précisément les Français vont pouvoir en discuter. Or on ne le répétera jamais assez, le débat actuel n'oppose aucunement d'angéliques partisans de la construction européenne à de prétendus adversaires attardés de l'Europe. Il oppose deux conceptions de notre avenir. Des autruches frileuses bâtissent un monstre institutionnel afin d'être à jamais, du moins le croient-ils, déchargés du courage d'exister. C'est ce courage auquel d'autres n'ont pas encore renoncé.