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Dès le 11 juin 1940 (avant, donc, l'entrée des Allemands dans Paris), le cardinal Tisserant écrivait : " Nos gouvernants ne veulent pas comprendre la nature du vrai conflit et ils s'obstinent à s'imaginer qu'il s'agit d'une guerre comme dans l'ancien temps. " Il dénonçait, alors, la guerre idéologique du nazisme, dont l'infiltration n'épargna, d'ailleurs, aucun secteur de l'opinion, y compris certains mouvements ou organismes d'Eglise. Depuis, le traumatisme de la défaite militaire, l'armistice, l'occupation et son omniprésence policière, la libération héroïque du territoire national par la conjonction des maquis de l'intérieur et des armées alliées, l'heure sombre de l'ouverture des camps et de la découverte de la Shoah, ont formé une mémoire collective, dans laquelle le témoignage spirituel de l'exigence missionnaire chrétienne, même vécue jusqu'au martyr, ne trouve pas sa place. Déjà, en septembre 1945, le père de Lubac écrivait : " Il semble que l'Eglise ait honte de ses martyrs ". Et pourquoi ? Qu'en est-il maintenant ? Pourtant, dans cette oeuvre de salut public contre le dévoiement des esprits, que d'efforts se sont conjugués, y compris de la part de tant de " bonnes soeurs " qui, sans avoir de formation politique, avaient au moins la " formation du coeur ". Combien, pour sauver leurs frères de la nazification des esprits, ont affronté expressément le paganisme nazi. Jusque dans les camps de concentration, ils relevaient autour d'eux le moral et redonnaient la fierté humaine, allant jusqu'à offrir leur sang à Dieu pour leurs frères !