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À l'heure où la construction européenne, mais aussi les revendications identitaires localistes et communautaristes, contribuent à remettre en question l'organisation administrative et territoriale héritée de l'an VIII, il importait sans doute de reconsidérer celle-ci. Annoncée et conçue comme le grand chantier constitutionnel du gouvernement Raffarin, la réforme décentralisatrice de 2003 en bouleverse, en effet, les habitudes, les pratiques et les concepts. Mais la décentralisation n'est pas, en France, un thème qui serait subitement devenu d'actualité en 2002. Le rapport entre le centre et la périphérie est au coeur de toute construction étatique: il a été pensé sous l'Ancien Régime, repensé et réorganisé sous la Révolution et l'Empire, défendu, combattu et modifié tout au long des deux siècles suivants, alors que se formait notre identité, et bien peu d'écoles et de mouvements politiques ont pu faire, sur ce plan, l'économie d'une réflexion approfondie. De quels héritages idéologiques peut se réclamer, en France, une pensée décentralisatrice? Quelles ont été les propositions, mais aussi les tentatives, fructueuses ou avortées, faites pour promouvoir des autonomies locales, tout en ménageant l'autorité de l'État? Depuis deux siècles s'élabore une réflexion sur ce que pourrait être une "décentralisation à la française", très différente de celles susceptibles d'être pratiquées dans des pays de traditions différentes. Une "décentralisation à la française", à l'aune de laquelle pourrait être appréciée celle que l'on est en train de mettre en place.