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Pour comprendre le nouveau désordre planétaire, Pierre Leconte analyse les deux grands chocs du XXe siècle : la destruction du système monétaire international et l'établissement du libre-échange intégral mondialisé. De l'étalon-or aux taux de change flottants, de l'avantage comparatif aux désavantages définitifs, l'histoire montre comment les grands libéraux ont été non seulement mal interprétés mais moralement trahis et pourquoi tous les mécanismes monétaires économiques et politiques permettant l'équilibre général ont été progressivement démantelés, pour aboutir à l'instabilité chronique que nous appelons mondialisation. Cette mondialisation, au profit quasi exclusif des USA, n'est pas libérale mais monopolistique. Elle est articulée sur le privilège monétaire exorbitant du dollar et un libre-échange inéquitable, structurellement fondé sur l'exploitation systématique des plus pauvres. Ce désordre, garanti politiquement par l'unilatéralisme de l'hyper-puissance américaine, permet aux Etats-Unis de dire le droit international par l'application sans retenue de la loi du plus fort, comme l'attestent la marginalisation de l'ONU et la guerre préventive en Irak. Tout cela n'est pas le fruit du hasard mais d'une politique délibérée, poursuivie par les administrations américaines successives dans le seul but d'assurer la domination impériale des Etats-Unis sur le monde entier. Elle débouche sur le chaos. Pourtant, jusqu'à aujourd'hui, ni l'Europe, ni la Chine, ni le Japon, ni la Russie ne prennent les moyens de s'y opposer. Cependant, pour l'auteur, il faut, et on peut, sortir du piège américain. Reprenant des propositions de Jacques Rueff, et des prix Nobel Maurice Allais et Robert Mundell, il préconise plusieurs réformes facilement réalisables qui permettraient d'éviter la grande crise du capitalisme vers laquelle on s'achemine, si rien n'est entrepris. Mais le temps fait défaut et le monde est à l'extrême limite pour décider et organiser les changements cruciaux qui s'imposent. Nous n'avons plus droit à l'erreur, l'Europe, en particulier, parce que la monnaie unique n'a pas été imposée dans un souci d'efficacité monétaire, ni même pour concurrencer le dollar, mais pour rendre irréversible la chimère de l'intégration politique. C'est pourquoi l'euro, loin d'assurer son indépendance, sa protection monétaire et sa croissance, comme ses initiateurs le prétendaient, lui a, en réalité, fait subir exactement l'inverse. Les hommes politiques auront-ils le courage du sursaut ? Rejetant l'euro en Suède et refusant l'OMC à Cancun, les peuples commencent à comprendre en quoi consiste le piège américain. Ils précèdent déjà les décideurs, comprenant, sans le savoir, le jugement pénétrant de Jacques Rueff : "Exigez l'ordre financier ou acceptez l'esclavage !