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La Constitution européenne est un enjeu fondamental pour le libéralisme. Ce dernier, en effet, est profondément dénaturé par cette tentative de l'imposer en dehors du cadre de la souveraineté nationale. Il existe bien, comme le dénoncent à juste titre les opposants de gauche au traité constitutionnel européen, un «ultralibéralisme» qu'une oligarchie euro-américaine tente d'imposer aux peuples de notre continent. Mais il s'agit d'un corps de doctrine et d'un système d'action qui ne sont libéraux qu'en apparence et qui sont même à l'opposé du libéralisme, fondé sur l'équité des échanges. Or, à l'heure de l'étalon-dollar, de l'endettement de la majorité des États, à commencer par les États-Unis, et des fusions transcontinentales d'entreprises, la mondialisation est profondément inéquitable. D'une part, les peuples de notre continent sentent confusément, et ils le disent avec de plus en plus d'insistance, que l'Europe, telle qu'elle se construit à Bruxelles, non selement ne les protège pas contre les déséquilibres causés par l'arbitraire monétaire américain et le libre échangisme intégral, mais les désarme face à cette injustice. D'autre part, les parlements nationaux sont toujours plus évincés des processus de décision politique et, partout en Europe, le malaise de la démocratie grandit parce que, comme l'expliquent les auteurs du présent ouvrage la notion de démocratie européenne est un leurre. Le parlement européen ne sera jamais qu'un simulacre d'assemblée politique. On le voit déjà dans le fait que l'abstention aux élections européennes est toujours très supérieure à celle qui se manifeste lors des scrutins nationaux. Si la constitution européenne devait être adoptée, la crise de la démocratie en serait accrue. Le sentiment se renforcerait, chez les citoyens des nations d'Europe, qu'ils n'ont plus prise sur leur destin collectif. Aujourd'hui, l'Union Européenne est une mauvaise réponse à de vrais problèmes. Ce n'est pas par «plus d'Europe» que l'on maîtrisera les problèmes économiques et sociaux qui résultent de la mondialisation mais par un retour à l'exercice lucide de la souveraineté nationale, c'est-à-dire «mieux d'Europe». C'est pourquoi européens et libéraux, les auteurs de ce livre votent Non pour proposer autre chose, et sortir l'Europe d'une crise de légitimité.