Prix public : 23,00 €
<p>À partir de 1991, la Yougoslavie socialiste se désintègre dans une violence inouïe. Peu avant, le monde avait découvert la situation sanitaire désastreuse de la Roumanie post-communiste. Alors que la construction européenne est perçue comme un horizon indépassable, les Balkans réapparaissent sur la carte mentale des Européens comme un problème plutôt qu'une réalité géographique.</p><p>Face à ces crises médiatisées que les interventions étrangères semblent aggraver et que les intellectuels sont impuissants à expliquer, l'incompréhension et le désarroi ont été fréquents. En France, des mobilisations citoyennes ont succédé aux débats passionnés avec l'ambition d'imaginer la solidarité de demain. Novateurs dans leurs formes et leur ampleur, ces moments militants ont pourtant été sans lendemain.</p><p>Ce sont les données de cette expérience française que ce livre explore : celles propres à la période contemporaine qui commence au sortir de la confrontation des blocs -traitement humanitaire des crises, désengagement partisan et idéologie européenne-, mais aussi les savoirs façonnés par une histoire longue des relations franco-balkaniques, faite d'universalisme républicain et de filtres militants, de méconnaissance séculaire de "l'autre Europe" mais aussi de fascination pour ses cultures populaires.</p><p>Il s'agit d'écrire une histoire connectée de la décennie 1990, marquée autant en France que dans les Balkans par l'effacement du communisme comme réalité politique et référence, la reformulation des discours sur la nation, l'ethnicité et l'engagement politique.</p>