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Le 11 septembre 1973, un coup d'Etat militaire mettait fin au Chili à une tradition séculaire de démocratie. Celle-ci était caractérisée par un respect de la légalité et un souci du droit uniques en Amérique latine. La dictature mise en place depuis lors et dirigée par le général Pinochet est devenue un modèle du genre. Ce qui l'a distinguée principalement d'autres régimes autoritaires, c'est sa référence à un type d'Etat de droit inédit. Les militaires n'auraient rompu la longue tradition de non-ingérence dans les affaires politiques que pour mieux " protéger " la démocratie représentative contre les " ennemis " de l'Occident. Le résultat a été le démantèlement de tous les acquis de la lutte démocratique, de toute activité politique et de toute association représentative, professionnelle ou syndicale. Les gouvernements démocratiques du monde entier n'ont eu de cesse que de dénoncer les exactions des autorités chiliennes. Celles-ci ont fini par faire rédiger et plébisciter, dans des conditions fort contestables, sept ans après le coup d'Etat militaire, une Constitution politique appelée à remplacer celle de 1925, qui avait précisément permis la consolidation des principes démocratiques. Les six essais réunis dans ce volume sont écrits par des hommes de loi, qui ont exercé des responsabilités politiques au sein des gouvernements Ibanez de 1952, Frei de 1964 et Allende de 1970. Leur analyse de la Constitution de 1980 contraste fort avec celle des suppôts du régime. Elle tend notamment à démasquer, avec les seuls arguments puisés dans leur connaissance du droit et leur attachement à la démocratie, un régime qui emprunte au droit et à la démocratie sa rhétorique mais non sa finalité.