Prix public : 22,00 €
Réunir des textes politiques majeurs, les replacer dans leur contexte historique, présenter leur auteur ainsi que l’évolution de sa pensée, tels sont les objectifs de la collection Écrits politiques wallons. Consacré à Franz Foulon, le neuvième ouvrage de la collection s’inscrit parfaitement dans cette perspective. Né en Flandre, établi pendant vingt ans en Wallonie picarde avant de migrer à Bruxelles, Franz Foulon embrasse la carrière de journaliste plutôt que celle d’écrivain. Disciple de Jules Bara, il ne brigue aucun mandat politique. Toutefois, confronté aux revendications du Mouvement flamand au tournant des XIXe et XXe siècles, il s’interroge longuement sur l’avenir de la Belgique, sur la place de la langue française et la défense des intérêts wallons. D’abord hésitant face à l’idée d’une réforme fédérale de l’État, Foulon se proclame subitement le porte-drapeau du principe fédéraliste lorsque la Grande Guerre éclate. Sa détermination s’affiche surtout quand l’occupant allemand décrète la séparation administrative en concertation avec des interlocuteurs flamands. Soucieux de faire valoir les droits des Wallons, Foulon rompt le silence que le Mouvement wallon avait officiellement imposé à ses membres. Les écrits de Foulon sous occupation étrangère étaient-ils opportuns ? A-t-il coopéré avec les Allemands ? A-t-il été un activiste, une étiquette qui lui colle à la peau depuis près d’un siècle ? S’appuyant sur des archives inédites, cette étude balaie plusieurs idées reçues et apporte des réponses dépassionnées. En 1919, la Justice a ouvert un dossier contre Foulon et prononcé un non- lieu. Pourtant, ses « amis » lui tournent le dos. Ostracisé dans les milieux de la presse, du parti libéral, de la franc-maçonnerie et de l’Assemblée wallonne, Franz Foulon ne sort de son isolement que lors d’un Congrès de l’Action wallonne en 1926. Il y présente l’aboutissement de sa réflexion politique. Son Projet de Royaume-Uni de Flandre et de Wallonie attribue à chaque région un Parlement et des compétences, fait de Gand la capitale de la Flandre, de Liège celle de la Wallonie et accorde à Bruxelles un statut de ville libre. La lecture de cette biographie semble plus que jamais opportune.