Prix public : 22,00 €
Description minutieuse, un par un, des ancêtres de Jésus aux appartenances multiples, surprenantes. L'auteur nous montre, en suivant simplement le texte, que l'évangéliste Matthieu nous invite à nous identifier à ces personnages bibliques, mais aussi, suivant les cas, à nous en distancier. Redécouverte de personnages comme les patriarches et David, et découverte de personnages discrets (et féminins) comme Thamar, Rahab ou Ruth. Étude très solide qui se veut aussi lecture spirituelle (l'auteur, moine libanais) interpelle souvent le lecteur. Le livre propose une lecture complète et détaillée, narrative, des premiers chapitres de Matthieu. L'auteur part de cette hypothèse : si Matthieu énumère les noms des ancêtres de Jésus l'un après l'autre, ce n'est pas seulement pour affirmer sa messianité et son enracinement dans la lignée de David mais aussi pour nous montrer des modèles humains, vivants et compliqués et nous inviter ainsi à nous identifier ou à nous distancier à/de l'un ou l'autre de ces modèles typiques. Si Jésus vient, c'est de cette humanité enchevêtrée et compliquée. A partir de là, il relit les anciens récits de tous les personnages cités dans la généalogie sans se contenter d'insister sur les cinq femmes ou sur les personnages éminents (Abraham, Isaac, Jacob, David...), comme le font la plupart des études. Par sa naissance, Jésus devient donc un être assujetti au changement et à l'évolution. Il n'est plus cet être asexué, l'engendré de l'Esprit immuable, mais un homme évolutif comme tous les hommes. Dès le début du récit, Matthieu le déclare Christ et fils de David (Mt 1,1), mais cette identité évolue par l'interférence d'autres appartenances et d'autres changements. Il était « le Christ » mais devient, avec un peu de réticence, « celui qu'on appelle Christ ». Il était « fils de David », né à Bethléem mais finit « Nazaréen » qui habite la Galilée. Il a été déclaré « roi des Juifs » mais le voici, un « enfant avec sa mère ». Ces appartenances multiples, partiellement opposées, font de Jésus une personne « frontalière », à la frontière de différentes appartenances humaines et un « relais » entre ce qui est initialement opposé et conflictuel ». AUTEUR Prêtre libanais, basilien du Saint Sauveur, post-doctorant à Louvain. Curé melkite d'une paroisse bruxelloise.