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En quelques décennies, notre rapport à l’image s’est modifié. Des premiers ordinateurs personnels à la multiplication des écrans aujourd’hui, tout est devenu image mouvante, de l’interface informatique aux articles de presse que nous déroulons sur nos smartphones. D’un autre côté, la démocratisation des moyens de filmer et l’avènement d’Internet ont transformé presque tout citoyen en producteur et diffuseur d’images. Comment le cinéma, père de l’image animée, réagitil face à cette nouvelle configuration de l’audiovisuel ? Ce livre étudie les films qui ont fondé leur forme et leur récit sur les flux numériques, des fictions se déroulant intégralement sur l’écran d’ordinateur d’un personnage aux oeuvres qui réutilisent les images disponibles en ligne, de YouTube aux caméras de surveillance en passant par Google Map. Ensemble, ils dessinent une esthétique de la capture d’écran : une façon pour l’art cinématographique de répondre aux images en ligne en se les appropriant et en modifiant leur dispositif d’affichage, du petit écran LCD à la grande toile blanche. Si ces films semblent jouer avec une matière qui leur est extérieure, ils opèrent surtout le rôle de révélateur en décontextualisant nos images quotidiennes. Qu’ils mettent en évidence le cauchemar panoptique de Google Street View ou réalisent le rêve démocratique des plateformes de partage en ligne où la poésie serait faite par tous, ils mettent à nu, dans leur ensemble, les logiques des flux numériques en utilisant, justement, ces mêmes flux. Ce livre se veut être un point de départ pour comprendre ces films qui nous parlent de notre époque avec l’esthétique propre à cette époque, ne serait-ce, déjà, qu’en les regardant dans leur ensemble. Il est une analyse aussi concrète que réflexive d’une forme émergente, passant des enjeux légaux et techniques aux questions éthiques. Il montre ce que sont ces films de capture d’écran et, surtout, ce qu’ils ont à dire de ces autres images, désormais majoritaires.