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Dans une prose poétique identifiable dès les premiers mots mais qui ne se laisse pas appréhender aisément car elle exige une attentive, une active, complicité du lecteur, Jonas Ekhr n’en finit pas de creuser son Trou. De recueil en recueil, un trou qu’il élargit, installe dans le langage et le justifie par le déploiement du texte, le mouvement de la phrase qui est autant travail de sape qu’entreprise de déblaiement. Dans Dévoile, Jonas prolonge André Breton lorsqu’il conseille «Dis ce qui est en dessous». Pourtant rien de surréaliste ici, simplement la tentation ou la tentative d’aller voir en dessous du texte, de la phrase, du sens. Jusqu’à une apparente sérénité : «Au hasard, disais-tu, voire… À force d’arpenter le temps tu arriveras fatalement, vitesse décroissant, à un point de repos – équilibre, dit-on, d’ordre dissipatif. Et, sinon à un point, disons dans quelque voisinage, où tu demeureras quasiment immobile, indéfiniment.» Nous ne sommes pas loin de la métaphysique…