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Si l’histoire de la famille Fried retrace les souffrances de citoyens juifs sous le Troisième Reich, son originalité tient au fait de présenter des hommes et des femmes, qui ont osé résister aux Nazis. Comment se fait-il, que ni son père, ni son grand-père, ne lui aient parlé des drames et des souffrances vécus par sa famille, dès la montée au pouvoir des nationaux-socialistes ? Ce ne fut que par hasard, lors de la participation de son mari au marathon de New York, qu’elle apprit que son grand-oncle et sa grand-tante, dont elle ignorait l’existence, avaient péri assassinés au camp d’Auschwitz. Née dans les années cinquante, au fur et à mesure de ses recherches, elle découvrira le sort funeste qui fut alors réservé à bien d’autres membres encore de sa famille. Pourquoi personne ne lui en avait parlé ? Pourquoi ce silence dans sa propre famille ? Pourquoi son père n’a-t-il jamais évoqué sa déportation ? « Jusque dans nos familles, nous avons fait l’expérience, qu’il était plus facile de parler avec des petits-enfants qu’avec ses fils », cite-t-elle Élie Wiesel. Son papa n’est malheureusement plus de ce monde, pour en parler à ses petits-enfants. Elle découvrira cette honte d’avoir été victime, et le sentiment de culpabilité d’avoir survécu, pendant que tant d’amis et de membres de la famille moururent. En reconstituant cette généalogie, Amélie, romancière à succès, a aussi enfin compris le caractère distant de son père, à son égard et envers les autres. Il ne s’agit pas que d’un livre de plus en rapport avec la Shoah. Si l’histoire de la famille Fried retrace les souffrances de citoyens juifs sous le Troisième Reich, son originalité tient au fait de présenter des hommes et des femmes qui ont osé résister aux Nazis. Nous y verrons ainsi son grand-père faire valoir ses droits légitimes, avant de se rendre compte qu’il n’en avait plus, puis chercher à assurer la survie de sa famille, au prix même d’un divorce avec son épouse aryenne. Qu’il ait survécu, tient du miracle. L’émotion, nous la trouverons au détour des pages à plus d’un titre. Elle sera présente dans ces êtres sur des photos sépia, soudain meurtris et effacés de l’existence, dans ceux marqués à tout jamais et qui, revenus de l’enfer, reconstruiront une vie. Mais aussi chez l’auteure, qui se raccrochera à son mari et à ses enfants, en découvrant l’horreur qui lui fut pourtant si proche. Écrite à l’intention de ses enfants, cette histoire de héros interpelle jeunes et moins jeunes, tous ceux, qui comme Amélie Fried, ne veulent pas s’accommoder du silence. « Il y a des livres qui doivent être lus » écrit Sylvia Schwab de Deutschlandradio. Celui-ci en fait partie. Amelie Fried est née le 6 septembre 1958 à Ulm en Allemagne. Elle est connue en tant que présentatrice du journal télévisé et écrivain. Son père, Kurt Fried, est le fondateur–éditeur de la Schwäbischen Donauzeitung qui appartient aujourd’hui à la Südwest Presse. Grand-père s’en est allé est pour l’instant le seul livre d’Amelie Fried traduit en français. En mars 2008, elle a publié Schuhhaus Pallas. Wie meine Familie sich gegen die Nazis wehrte, sorte de Memorbuch personnel sur les persécutions que sa famille, de souche juive originaire d’Ulm, a dû subir pendant la période du Troisième Reich. Cet ouvrage connaît un succès médiatique important et fait l’objet de nombreux débats.