Prix public : 21,50 €
Histoire d'amour au temps de la Guerre Civile du Congo-Brazzaville Sous les yeux de Zwig se dessine un serpentin de couleur à moitié enfoui sous la terre. Il se penche et ramasse un de ces minuscules bracelets en fils de coton tressés qu'adorent porter les petites filles de sa classe. Du sang coagulé le raidit. Son visage se crispe. Les enfants non plus n'ont pas été épargnés ? Il se redresse, humant le danger ; un tremblement lui parcourt le dos ; il le réprime au moment où de sombres pensées affleurent... Comment un combat entre pasteurs et agriculteurs peut-il entraîner la mort d'enfants ? Haletant, ce roman efficace se lit d'une traite et revient sur les heures sombres de l'histoire congolaise à travers la trajectoire de deux êtres que le lecteur a bien du mal à quitter... CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE - "Serré, haletant, ce livre se lit d'une traite, bien plus vite qu'un rapport d'Human Rights Watch, et il se révèle bien plus efficace. Car il contient toute la tragédie des Grands Lacs, exprimée à travers la trajectoire de deux êtres que le lecteur a bien du mal à quitter." (Colette Braeckman) - "Par son côté direct et clair, le style d'A. Huart donne à l'ouvrage toute l'ampleur qui lui revient, toute la gravité aussi, sans fioriture." (Danielle Gerard, Association Royale des Ecrivains et Artistes de Wallonie) EXTRAIT Sous ses pas, le crissement des haricots écrasés vient déchirer le silence, poignant. Partout, des sacs éventrés, des bassines renversées, des légumes dispersés... Une pile, des pagnes neufs sont éparpillés ; l'un d'eux, bouchonné, souillé, a servi à éponger le sang, et des nuages de fufu sont venus s'y coller. Une énorme dame-jeanne d'huile orange culbutée verse ses dernières larmes que la terre refuse d'absorber. Des carcasses de chèvres embrassent dans une posture grotesque des étals bousculés ; un crâne de porc semble s'être asphyxié dans une bassine de maïs. Soudain, un crépitement d'arme fait sursauter Zwig. Une seconde rafale plus lointaine résonne comme en écho : dans son dos, Félix, son chauffeur, redresse un vieux fût répandant son contenu de makala incandescent. Des braises s'envolent, menacent une flaque d'huile. Le chauffeur les éteint ; le silence retombe en une fois, brutal, incongru en ce lieu d'ordinaire si animé.