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Négocier avec les nazis pour sauver des centaines de vies, est-ce collaborer ?Deux mois après son onzième anniversaire, le 9 juillet 1944, les portes du camp de concentration de Bergen-Belsen se ferment derrière Ladislaus Löb. Cinq mois plus tard, alors que la Seconde Guerre mondiale fait encore rage, il franchit la frontière de la Suisse neutre, hébété mais sain et sauf. Il n'est pas seul : il fait partie d'un groupe de 1 670 Juifs – hommes, femmes, enfants – venus de Hongrie, sauvés des nazis grâce à un marché exceptionnel conclu par un homme appelé Rezsö Kasztner – lui-même Juif hongrois – avec Adolf Eichmann, le maître d'œuvre de la Shoah.Dix ans plus tard, Kasztner sera accusé de collaboration criminelle avec les SS. Au cours d'un procès retentissant, un juge estimera que Kasztner avait “vendu son âme au diable”.Lorsqu'en 1958 la Cour suprême israélienne annulera la sentence, Kasztner n'est plus : quelques mois plus tôt, an mars 1957, il est tombé sous les balles sous les balles d'un groupuscule de Juifs extrémistes. “Dans ce livre écrit d'une plume retenue, Ladislaus Löb offre un récit détaillé et émouvant de l'affaire Kasztner. Mal connu du public francophone, c'est pourtant l'un des épisodes les plus étonnants de l'histoire de la Shoah et une sombre histoire lui a secoué le jeune État d'Israël dans les années 1950. Pour les uns, Rezso Kasztner fut un “collaborateur” pour avoir tenté de négocier avec Eichmann le sauvetage de Juifs hongrois promis à la mort. Pour les autres, il fut un héros, devenu un martyr après son assassinat, à Tel-Aviv, en 1957. L'auteur avait onze ans à l'époque. Il eut la chance de faire partie du “train Kasztner” qui permit à près de 1 700 autres Juifs de Budapest de rejoindre la Suisse en 1944. Son témoignage nous fait pénétrer au cœur d'une terrible question : pour sortir de l'enfer, avec qui négocier sinon avec le maître des lieux ? Ladislaus Löb a également participé à l'extraordinaire documentaire de Gaylen Ross, Le juif qui négocia avec les nazis.À lire, pour sortir des visions édifiantes d'une histoire qui saigne encore.”Henry Rousso