Prix public : 9,00 €
Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre Que reste-t-il de l'ex-Yougoslavie ? De tous les peuples de l'ancienne république disloquée par la guerre, les Serbes sont sans doute ceux qui s'interrogent le plus. Sans parvenir à répondre, tant l'histoire semble, après la mort du maréchal Tito, leur avoir échappé. La Serbie est un pays, sans aucun doute. Mais quel pays ! Un territoire enclavé, que ses frontières mal cicatrisées continuent de faire souffrir. La Serbie, surtout, est un condensé d'émotions contradictoires, porté par des sentiments puissants comme le majestueux Danube qui la traverse de part en part. Serbie poétique et romantique. Serbie austère et orthodoxe. Serbie frustrée et nationaliste. Serbie désordonnée et si créative. C'est ce pays, soudain seul et isolé après les scissions du Monténégro et du Kosovo, que ces pages veulent vous faire découvrir. Avec en filigrane le goût, la musique, le rythme, les odeurs des Balkans. Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Écrit à l'unisson des mythes qui nourrissent l'âme serbe, il vous permettra d'en saisir le vent de folie. Pour mieux l'apprécier. Et donc mieux la comprendre. Un grand récit suivi d'entretiens avec Ivan Čolović, Vesna Pesić et Jacques Rupnik. Un voyage historique, culturel et politique afin de mieux connaître les passions serbes. Et donc mieux les comprendre. EXTRAIT Des bébés hirondelles agrippés à un fil électrique piaillent avec impatience dans la pénombre. Leur mère se profile dans la lumière ensoleillée du dehors et passe en trombe le portail de l'église du monastère orthodoxe de Mileševo sous le regard bienveillant de l'Ange blanc, cette fresque du treizième siècle emblématique de la Serbie. Les pèlerins contournent un grand drap sur le sol dallé posé par les moines pour le protéger des déjections des oisillons. Hommes, bêtes et saints cohabitent benoîtement. Les femmes, elles, sont au travail dans les champs, dans la boutique ou l'hôtellerie du monastère. L'higoumène, affable, accueille les pèlerins. Quasi-sosie de saint Sava, prince serbe et moine, dont l'image orne toutes les salles de classe du pays et qui ici bénit les visiteurs. Fresque fragile, dont le regard pigmenté, contrairement à tant d'autres de par le pays, n'a pas été aveuglé à coups de marteau par les occupants ottomans. A PROPOS DE L'AUTEUR Correspondante en Serbie de 2000 à 2007 pour plusieurs médias français, dont La Croix et L'Express, Gaëlle Pério Valero a enseigné la géopolitique des Balkans à Sciences-Po Paris.