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Ce volume propose une étude des confréries de l'époque moderne qui croise l’approche de l’histoire sociale avec les perspectives spécifiques de l’histoire du culte et des dévotions. Structures fondamentales de la sociabilité urbaine à l’époque moderne, les confréries, qui doivent aussi être tenues pour des agents essentiels de la diffusion de dévotions nouvelles et renouvelées autant que des gardiens jaloux de cultes anciens, transforment les divers objets de leur vénération en éléments sémantiques constitutifs de dynamiques identitaires en constante évolution. La Rome des XVIe-XVIIIe siècles offre un excellent observatoire pour analyser ce type de mécanismes. Capitale de l’Église universelle et théâtre de la diplomatie européenne, la ville du pape finit par abriter au XVIIIe siècle plus de cent soixante confréries. Grâce au rôle de guide que tiennent ces compagnies pour les confréries du monde catholique par le système des archiconfréries et des agrégations, en raison aussi de l’existence d’un ample réseau de communautés « nationales », dont chacune revendique sa propre spécificité cultuelle, c’est presque toute la typologie des associations laïques de la catholicité qui se trouve représentée à Rome. Le panorama des cultes qui en résulte, extrêmement varié et fragmenté, se présente donc comme une véritable mosaïque dévotionnelle, dont ce livre se propose de réassembler les tesselles.