Prix public : 27,00 €
Les régions modernes comme « sens » donné à un espace ; comme rupture historique et usage stratégique de la contiguïté, transformant les voisins en partenaires durables. Par ce postulat et un usage raisonné de la théorisation des relations internationales, ce livre explore les sentiers du réalisme classique, de sa remise en cause, du transnationalisme, du néo-réalisme structurel, du désordre international et du nouvel ordre international, posant qu’ils n’expliquent pas tout le phénomène de la nouvelle Asie, laquelle est en train de glisser depuis un xxe siècle global (décolonisations, guerres mondiales) vers un xxie siècle pan-régional (multi-structuré par des régions). Il se tourne vers les analyses de l’après-guerre froide comme paradigme (non comme seul contexte) pour comprendre la concomitance entre le « fait régional » et la coopération sino-postsoviétique comme « juxta-souverainisation » de néo-partenaires. Il explore la concomitance entre le contexte comme moment et la région comme rupture : le contexte ne crée pas la région, il la rend possible en révélant la nécessité pour les voisins d’inventer un mode d’interaction jusque-là inexistant dans l’histoire. Le régionalisme néo-européen et le « coopérationnisme » néo-asiatique sont les effets d’un même contexte, l’après-guerre (mondiale, froide), qu’ils utilisent pour forger une rupture nécessaire. Cet après-guerre est l’absence d’un autre choix que la rupture historique. La démarche comparatiste est synchronique (Europe à partir des années 1950 ; Asie à partir des années 1990). La nouvelle Asie, celle de la coopération de Shanghai, est une région moderne, une région comme les autres, constituée, assumée, durable et concurrente.