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Georges Simenon est l'auteur francophone le plus adapté au cinéma et à la télévision. On pense bien sûr aux centaines d'épisodes de «Maigret», en France comme à l'étranger, mais ce sont les adaptations des «romans durs» (c'est-à-dire sans le personnage de Maigret) qui intéressent le plus la critique. En France, depuis Jean Renoir, Henri Decoin, Julien Duvivier ou Marcel Carné, les plus grands réalisateurs ont adapté Simenon. Claude Autant-Lara, Jean Delannoy, Henri Verneuil, Edouard Molinaro, Jean-Pierre Melville et Pierre Granier-Deferre ont aussi tenté l'expérience. Ensuite, Bertrand Tavernier, Claude Chabrol, Serge Gainsbourg et Patrice Leconte se sont emparés de l'œuvre. Enfin, dans les années 2000, Cédric Kahn et récemment Mathieu Amalric (en 2014) ont porté à l'écran des œuvres du Liégeois international. Il y a un paradoxe Simenon: tout semble évident au début de l'entreprise, et puis les difficultés surviennent. Comment traduire le style de l'écrivain, «l'atmosphère» bien particulière de ses romans? En adaptant Simenon, les réalisateurs ou les scénaristes se trouvent souvent confrontés à un travail de récriture dont ils n'avaient pas mesuré l'ampleur. Doit-on être fidèle au texte comme Chabrol le préconise ou au contraire fidèle à l'esprit du romancier selon Tavernier et Leconte? Pour tenter de répondre à ces questions, l'université nationale et capodistrienne d'Athènes et l'université de Picardie-Jules Verne ont réuni à l'Institut Français de Grèce une douzaine de chercheurs ainsi que le fils du romancier, John Simenon, lui-même producteur de films et de téléfilms. Les textes réunis dans ce volume n'ont pas permis, bien sûr, de répondre définitivement aux questionnements que les organisateurs avaient suggérés, mais cet «état des lieux» à la fois partiel et subjectif a eu le mérite d'envisager l'adaptation des romans de Simenon sous un angle un peu différent alors que l'évolution des techniques et l'intérêt pour les séries télévisées ont changé la donne.