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Est-il possible de «sémiotiser» la danse? En quoi consisterait cette opération de la pensée? Quelle serait la contribution que la sémiotique peut apporter aux savoirs chorégraphiques? Cet ouvrage vise à répondre à ces questions à partir du cas d'une danse sociale, le tango argentin. Le caractère sémiotique de la danse, à savoir sa capacité de produire et de stabiliser des configurations de sens spécifiques, s’est avéré problématique dans la tradition structurale aussi bien du point de vue théorique que méthodologique. Pourtant, en dépit de la qualité éphémère du geste dansant, la variété et les attestations de ses manifestations sémiotiques ne font nul doute. Le tango argentin est dans ce sens emblématique, car il se déploie sur plusieurs niveaux d’appréhension sémiotique: le corps dansant, des pratiques sociales, des institutions, des imaginaires culturels et identitaires. Dans cette perspective, l’ouvrage analyse le tango argentin à partir de la constitution de l’acte de danse en ceci qu’il est indissociable de la pratique du bal. Ainsi, il propose une approche sémiogénétique du tango, qui tient compte de ses multiples niveaux de manifestation et de leur dynamique. Du point de vue méthodologique, l’imbrication des traditions post-structurales et morphogénétiques permet de concevoir un modèle plus général du geste dansant qui puisse s’appliquer à d’autres danses à vocation «pratique». C’est ainsi qu’il faut comprendre la suite gestes, formes, sens: une trajectoire qui décrit la sémiose de ses phases de germination à sa stabilisation et sa transmission culturelle. L’ouvrage est accompagné d’une annexe iconographique du fonds «Carlos Vega», ethnomusicologue argentin et pionnier d’une approche analytique du tango argentin basée sur la notion de «forme chorégraphique». Les images issues de ce fonds sont inédites dans l’espace francophone européen.