Prix public : 22,00 €
Le lecteur est emmené dans l'errance d'un personnage perdu dans un
environnement qui lui est étranger. Il s'agit ici peut-être d'un migrant fraîchement
débarqué sur la côte italienne. Le récit ne confirmera pas cette sensation mais on
y vit une étrangeté telle que celle du récit minutieux, La promenade, de
Robert Walser. Le personnage principal apparaît en silhouette. Personne ne le
voit vraiment. Contrairement aux autres personnages rencontrés et les lieux
parcourus qui présentent une caractérisation parfois quasiment photographique.
De la sorte, Corso à contre-main est comme un cortège de carnaval que l'on
prendrait à contre-sens. Surprenant et déstabilisant avec la conscience de ne pas
être à sa place. En espagnol, corso a contramano désigne aussi le fou, ou celui qui
est perçu comme tel, en prenant à revers le chemin attendu, malgré tous les
avertissements. Le personnage du récit incarne cette figure du fou. Il porte une
attention inadaptée à son environnement. Tout y devient signifiant et est pris au
pied de la lettre. Là apparaît ainsi une forme de glossolalie. L'italien, langue
étrangère de son environnement immédiat est compris comme une suite
quolibets à son égard. Il tente de supporter cette langue et ce monde qui ne
semble pas vouloir de lui tout en continuant à avancer droit devant lui.