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Depuis le milieu du XIXe siècle, de Herbert Spencer àJean Piaget, une conception évolutionniste et libérales'est imposée en matière d'éducation familiale etscolaire. En rupture avec le passé, leur idéal progressistea permis de transformer en profondeur les sciencesdu développement de l'enfant ainsi que les façonsd'intervenir dans les milieux scolaires et auprèsdes familles. Un moment décisif de ce paradigmeévolutionniste fut celui qui considère l'enfant commeune personne intrinsèquement autonome. Ce dernier nedevrait jamais subir de contraintes d'une autorité adulte,car les contraintes externes, non négociées, limiteraientson développement intellectuel et affectif.Cet ouvrage propose d'étudier les aspects normatifs,scientifi ques et moraux qui se sont imposés à l'èreindustrielle pour interroger les pratiques actuelles. Eneffet, comment ne pas voir que l'école et les services àla petite enfance découlent toujours de constructions,de symboles et de médiations sociohistoriques ?Même si l'on ne mesure pas formellement ces rapportssociosymboliques chargés d'histoire, ceux-ci formenttoujours la toile de fond de la vie scolaire et familiale.Pour approfondir cette piste, l'auteur se réfère à Vygotskijqui, comme éducateur et comme pédologue, critique aveccohérence et profondeur les limites des savoirs positivisteset évolutionnistes. N'est-il pas évident que le jeune enfant,même devenu élève, n'est pas libre et autonome, maisle deviendra par sa capacité à s'approprier les diversinstruments psychologiques et culturels ? Cette conditionsociohistorique de l'acquisition et de la transmission entreles générations est anthropologiquement inscrite dans letissu de nos sociétés.